10 juin 2013
600 mots – Temps de lecture : 2 à 3 minutes
Mots clés
Abondance, Cradle to Cradle
Titre original : « Thriving beyond sustainability: pathways to a resilient society». Pas de traduction française.
Ce livre n’apporte pas d’élément de réflexion nouveau mais recense plutôt des initiatives menées dans plusieurs pays (essentiellement Europe, Etats-Unis et Australie).
Bien que l’auteur ne soit pas le premier à prendre ses distances avec la notion de durabilité, il renforce la tendance actuelle à se tourner vers la notion d’’abondance” (“thriving”, qui se traduit littéralement par “florissant”). Le thème de la durabilité évoque en effet pour lui une logique défensive, tandis que viser à créer de l’abondance tout en assurant l’équilibre de nos écosystèmes suscite plus d’enthousiasme.
Ce livre se veut donc une contribution à construire “un futur d’abondance”, en s’inspirant d’une citation du scientifique Alan Kay : “La meilleure façon de prédire le futur est de l’inventer”.
Il a été publié en 2010 – une mise à jour serait donc très utile – mais il a conservé son utilité, que vous soyez nouveau venu dans ce domaine (il vous donnera alors une bonne vue d’ensemble des initiatives en cours) ou un acteur expérimenté. Dans ce dernier cas en effet, vous y trouverez probablement des initiatives que vous ne connaissiez pas, il comprend notamment beaucoup d’initiatives locales menées aux Etats-Unis et en Australie.
L’auteur accorde beaucoup d’attention aux initiatives locales (à l’échelle municipale, par exemple, comme ,“Transition Initiatives” en Grande-Bretagne, et “Sustainability Street” en Australie) car son ambition était d’écrire un livre qui donne à tout citoyen l’envie d’agir. Par ailleurs, ces initiatives locales, considérées comme marginales par certains sur la scène internationale, sont pour lui une véritable contribution aux enjeux mondiaux.
Certains lecteurs pourront trouver que le livre ressemble trop à un catalogue d’initiatives, et qu’elles sont de plus trop brièvement décrites. Mais il est aussi possible de le voir comme une invitation à en savoir plus sur telle ou telle initiative.
Voici quelques exemples d’initiatives qui figurent dans le livre.
Changement climatique
Sont présentés les plans de lutte contre le réchauffement climatique adoptés par les Etats de Californie (AB 32) et de New York, et leur évolution ultérieure en alliances régionales, comme la “Western Climate Initiative”.
Engagement des entreprises
Figurent dans le livre des descriptions de :
– L’approche “Cradle to cradle”, une voie concrète vers une économie véritablement régénérative dans laquelle le concept même de déchet est éliminé (voir ma revue de livre).
– L’ensemble des régulations sur la responsabilité étendue des fabricants (“Extended producer responsibility schemes”) adoptées en Europe, pionnière sur le sujet, qui obligent les fabricants à assumer la prise en charge de leurs produits après usage par le consommateur.
– Des stratégies mises en place par des sociétés comme Patagonia, Dean’s Beans’, Seventh Generation, DuPont, Whole Foods et Walmart (le programme “Walmart Sustainability 360” est intéressant, car il implique à la fois les fournisseurs, les collaborateurs, et les clients. L’objectif officiel de Walmart de s’alimenter exclusivement à moyen terme en énergies renouvelables et de supprimer tout déchet est aussi expliqué).
Construction de bâtiments haute-performance
L’enjeu va désormais bien au-delà de la réduction de l’impact environnemental négatif des bâtiments (moins de gâchis dans l’utilisation d’énergie, d’eau et de matériaux) : il s’agit de concevoir des bâtiments qui apportent une contribution positive à l’environnement, en produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment et en purifiant l’eau consommée, par exemple.
Le “Living Building Challenge” est ici intéressant : annoncé par ses promoteurs comme le standard le plus rigoureux sur le plan environnemental, il invite à s’inspirer du fonctionnement de la nature pour la conception des bâtiments.
En conclusion, le nombre et la variété des initiatives présentées dans ce livre apporte une bonne dose d’espoir, même s’il manque beaucoup d’informations (quels sont les résultats atteints par ces initiatives? Que reste-il à faire?).